jeudi 22 avril 2010

Une histoire d'oreiller

Sport Avril 2010. C'est le grand sujet au bistro, le carton rouge de Franck Ribéry durant le match FC Bayern Munchen vs Lyon - Champions League semi-final.

— C’est tout le problème quand tu partages le même oreiller que l’arbitre, tu risques de prendre un carton complètement injuste à la première occasion...
— Comment ça Raoul, je ne comprends pas, c’est quoi ça: partager le même oreiller que l’arbitre?
— Tu te fous de moi Vincent, tu vas pas me dire que tu ne connais pas l’expression “oreiller”, tu déconnes ou t’es complètement niais dans ta petite bulle de consommateur heureux....
— Ben non.... burpss... Je sais pas ce que cela veut dire...
— Bon alors, dis-toi un truc, dans ce milieu un oreiller c’est au bas mot entre 2000 et 8000 euros.
— Putain, mais c’est quoi un oreiller... ?
— C’est une expression, une façon de parler discrètement quand tu parles de putes que tu veux mettre dans ton lit...
— Sans déconner ?
— Sans déconner, quand t’es joueur tu demandes souvent, voir toujours si l’oreiller donc la pute est prévue ce soir par ton staff dans ta chambre... ça fait plus classe de dire oreiller...
— Ah OK, je comprends maintenant et tu crois que l’arbitre et Ribéry ont eu tous les deux le même oreiller, la Zahia dont tout le monde, parle en ce moment ?
— Hips... Exactement je le suppute, je dirais même que ce couillon d’arbitre est tombé amoureux de son oreiller et quand il a appris que Ribéry se l’était tapé... PAF dés qu’il a pu il lui a collé un carton... parce que cette faute ne méritait pas un carton... rouge en plus...
— Tu sais quoi, Raoul... Tu supputes bien....
— Ouais... René, balance-nous deux autres bières...



lundi 19 avril 2010

Coup de flip


Avril 2010 — Éruption d'un volcan du glacier Eyjafjallajokull en Islande.



Ici, on ne voit toujours rien. Mais Raoul tousse déjà. Ce n’est pas la poignée de cacahuètes qu’il vient d'engouffrer dans sa bouche, non... Ce n’est pas ça... C’est la faute aux particules.

— Oui Monsieur les particules
— Tu déconnes, quelles particules qui te font tousser
— Les particules du volcan d’Islande, c’est comme de l’amiante, si c’est mauvais pour un réacteur, c’est mauvais pour un poumon...
— Arrête tes conneries Raoul, il faut un peu faire confiance à notre pays, à nos dirigeants... Ils nous l’auraient dit s’il y avait un danger quelconque... regarde pour les avions... hop c’est dangereux, hop interdiction de vol....
— Et dis-moi un peu comment ils vont nous interdire de respirer...
— Ils ne nous interdiront pas de respirer... burpsss... Ils nous donneront les masques de la grippe A qui n’ont pas servi, voilà tout s’enchaine bien, tu vois.... Allez, finis ta bière, c’est ma tournée. Tu m’inquiètes en ce moment, tu deviens hyper sensible et hyper influençable...
— Ouais t’as raison... René mets nous aussi des cacahuètes s’il te plait... Burpsss.
Vincent regarde son ami Raoul. Une gorgée de bière, une cacahouète qui craque dans sa bouche, un peu de sel sur ses lèvres, mis à part son regard dans le vague, il va mieux... enfin presque...
— Tu sais Vincent, le cancer c’est nous
— Qu’est ce que tu racontes ?
— Le cancer c’est nous... La terre est vivante et nous les hommes nous sommes son cancer. Alors, elle décide de se traiter à grand coup de chimio pour nous faire disparaître et qu’on se bouffe les uns les autres comme dans le livre de McCarthy, La Route...
— Ah c’est ça... C’est tes lectures qui te bousillent la tête. Tu peux pas regarder la télé comme tout le monde pour t’endormir... Hein !... Au lieu de lire... Fais comme moi, laisse ronronner tes pensées devant le petit écran...
— Je te le dis Vincent, la terre se réveille et elle va nous éliminer, je le sens...
— Écoute elle fait pas une chimio notre planète, juste quelques flatulences qui nous incommodent, rien de grave crois-moi.
— Mouais, elle nous pète à la gueule...
— Burps... L’essentiel c’est qu’elle nous chie pas dessus...
— Quoiqu’on le mériterait bien si tu veux mon avis...
— Tu m’énerves, je sens que tu deviens écolo, là... René deux autres bières s’il te plait...
— Et des cacahuètes...