jeudi 21 juin 2007

J’ai niqué (mon entretien) sur Second Life

Dépêche agence de presse - juin 2007. 
Second Life est un nouveau terrain pour l’embauche. Le responsable marketing d’Expectra a déclaré qu’en quinze jours, ils ont reçu plus de 500 visiteurs et récupéré plus de 40 CV. 


J’ai niqué (mon entretien) sur Second Life 

Bizarre ma vie en ce moment. Après la manifestation du 6 mai, place de la Bastille, j’ai passé huit jours à Fleury-Mérogis avant qu’ils ne se rendent compte que je voulais juste acheter un kebab frites. Ouf, j’ai eu chaud aux miches. Enfin grâce à cette aventure, je me suis fait un nouveau pote : Maurice. Il a 59 ans c’est un vieux, mais il est sympa, un peu cassé le mec dans sa tête. Il zone dans la rue, alors de temps en temps, je l’héberge. Il n’est pas facile à vivre. Il ne tient pas en place. Il m’a raconté mai 68, j’ai tout compris pour la révolution sexuelle, par contre, je n’ai rien pipé pour le reste. Enfin je pense qu’il a toujours un pavé coincé dans le cerveau depuis cette révolution avortée. J’essaie de le mettre au goût du jour. Je lui parle de mon entretien sur internet, il ne comprend rien. Je lui montre mon avatar, je lui dis regarde, c’est moi. Il me prend pour un fou et part en me piquant un saucisson dans la cuisine. Je commence alors à tchater avec Lesley, une Américaine qui me tombe dessus. Je lui dis, hello. Je suis content d’avoir une nouvelle amie, mais je débute sur Second Life et je suis pressé, car j’ai un rendez-vous d’embauche. Le tout en anglais of course. D’un coup, elle se met topless, me montre ses seins et elle me propose une téléportation dans un endroit coquin. Mon sang de bourricot ne fait qu’un tour et paf, je clique illico. Je me retrouve alors, dans une partouze au Dark Heat, magnifique terrain de débauches. Du cul partout, je croise des mecs en érection partout, des nanas à poil partout. Lesley se met complètement nue et me montre son sexe, un presque vrai sexe de femme. J’apprécie, je tente un zoom pour vérifier, elle me dit : « DO IT ». À ce moment, je crois qu’il me faut courir comme si j’avais une paire de Nike aux pieds. Mais elle se met à quatre pattes. Virtuel ce monde et cette meuf, mais ma paire de couilles réagit. Je pense que c’est le joint que je fume qui me fait délirer… Mais non, c’est excitant, alors je clique sur la petite boule bleue et me voilà en levrette derrière mon Américaine. Elle commence à me tchater des : « huuummm good yyeeeessssss argggghhhhh », mais d’un coup, elle se lève et me dit : « where is your cock, put it ». Je traduis, je sais vous êtes bien français et mauvais en anglais, donc traduction : « où est ta bite, mets-la. » Et là je lui réponds un truc délire : « je ne sais pas, je n’ai pas de bite. » C’est dur à dire, ça fait drôle, je n’ai pas de bite. Eh ben d’un coup, elle disparaît, pchittt… Je ne comprends rien. Timidement je m’approche d’un mec en érection, même dans Second Life, c’est impressionnant… Si, si… Et je lui demande comment il fait pour se servir de son sexe. Il m’explique que pour commencer, il faut que j’aille en acheter un. OK, Lesley m’a laissé tomber parce que je n’avais pas de sexe… Alors je pars en quête d’une quéquette, je ne trouve pas… Oups, du coup je suis à la bourre pour mon entretien, paf, je clique, je me téléporte, j’arrive nu comme un ver dans le bureau d’embauche, et re-paf je suis viré. Là : déprime, je tire une taffe… En vrac, je pense à Lesley… Au saucisson que m’a piqué Maurice. Voilà, c’est tout moi, je pouvais danser à la Concorde au lieu de me faire matraquer à la Bastille ben non, je peux passer mon entretien cool chez Expectra au lieu de chercher une paire de couilles pour niquer Lesley, ben non…Ouais y a pas de doute, elle est bizarre ma vie ces temps-ci. D’autant que mon but maintenant : m’acheter une paire de couilles sur Second Life, suurrrrrfffffff, je retire une taffe. Je ne peux pas vivre sans, même dans un monde parallèle. Tiens, je me demande s’il en avait une, le mec de chez Expectra. C’est sûr, habillé ou pas t’as envie d’en avoir. Marrante, cette vie où il faut s’acheter un pénis.


mardi 5 juin 2007

La réforme ambitieuse de Maurice

Dépêche agence de presse Juin 2007.
Le ministre du développement durable, Alain Juppé a invité les Bordelais à participer dimanche à un pique-nique, et à une promenade à vélo.

La réforme ambitieuse de Maurice

Ce matin, je ramasse un journal. Je lui arrache une page pour emballer mon morceau de pain et le protéger de la poussière. Qu’est ce que je vois en photo : le Canadien Juppé avec un saucisson dans les mains, qui fait un pique-nique et du vélo à Bordeaux... C’est drôle rien que de voir ce morceau de barbaque, j’ai retrouvé sous mes papilles le goût du bon vin. C’était en d’autres temps, avant que je ne vive dans la rue. C’est marrant, ce Canadien si loin de nous, autrefois, commence à manger sur l’herbe, il se rapproche de ses bêtes, les flatte et les caresse juste avant de mener le troupeau aux urnes. Je l’aime bien moi ce berger à vélo, cet homme nature, proche de la vie simple, toujours prêt à partager sa tranche de sauciflard. Quelqu’un m’a dit qu’il la faisait payer 1,66€, mais ce doit être une mauvaise langue… C’est pas un gagne petit le canadien. Ce mec, il a traversé le désert sous la neige, ça c’est fort ! Un beau pays le Québec, ça te refait une santé, ça te change un homme. Il paraît que tu apprends à t’aimer… C’est pour ça qu’il s’est mis à aimer son prochain… Aime ton prochain comme toi-même… C’est sûr, cet homme s’aime. Et maintenant, il s’occupe des plantes. Une mauvaise langue m’a dit qu’il ne s’occuperait que des belles plantes, je l’crois pas. C’est un ministre, il est sérieux, il va faire une politique qui se veut respectueuse de l’environnement, moi qui suis une mauvaise herbe, je vais donc avoir une chance, comme quoi : ça a du bon la biodiversité. Mais y a pas de doute, faut que je m’arrache d’ici. Je suis probablement le meilleur d’entre mes potes, si je vais au Canada, je reviens et je deviens le meilleur des meilleurs. À moi la rue… À moi la vedette… À moi les télés… Hips… Tiens au fait il est où : le Don Quichotte… Faut que je lui dise : faut aller faire un campement au Canada. Et quand on revient on a des vélos et du saucisson à volonté. Ouais, c’est ça : « ON VEUT des vélos et du saucisson, ouais donnez nous des vélos et du saucisson. »
C’est fou depuis que je me suis fait embarquer par les flics à l’époque des GRANDES émeutes anti-Sarko à la Bastille, je me sens une âme de sans-culotte. OUAIS : « ON VEUT DES VÉLOS ET DU SAUCISSON. » Hein… C’est pas une réforme ambitieuse ça. Hips…

Jean Valles

mardi 29 mai 2007

Le bligstro de Raoul et Vincent

Dépêche agence de presse. Mai 2007.
Après les tentatives de suicide d’adolescentes à Ajaccio, le rôle d'Internet et des blogs est mis en cause.

Le bligstro de Raoul et Vincent

Avec Vincent, on a décidé de dire ce qu’on pense sur le ternet. Mais c’est dangereux et y a des jeunes qui ont voulu se suicider à cause des blogs… Qu’ils disent aux informations… Et s’ils le disent aux informations c’est que c’est vrai… Le ternet c’est dangereux. Alors on hésite. Mais c’est dommage, on a trouvé un nom sympa : le Bligstro de Raoul et Vincent.
Et là, Francky un nouveau qui vient picoler tous les soirs dans notre bistro, gueule :
- « Blog = danger… Minitel = rose… internet = cul… Arrêtez de livrer vos cerveaux aux prédateurs de la toile et continuez de regarder la télé, en restant tranquillement calés dans vos canapés. ». J’ai failli m’étouffer avec une cacahouète tellement il m’a fait peur. Il m’énerve ce Francky, il dit qu’il est dans la pub et qu’il est à l’UMP. Entre ma femme et lui, je prends de sacrées droites dans la gueule tous les jours. Et il gueule à nouveau, solennel comme un curé :
- « Mais oui, écoutez-moi tous, je suis Francky, ceux qui ne respecteront pas le couvre feu cérébral du journal de 20 heures et qui laisseront leurs esprits s’échapper sur la TOILE, se feront piquer le cerveau par la vilaine araignée. » Y a pas de doute, il est vraiment barré le gars. Et moi aussi parce que le con, il me fait vraiment peur… Puis bizarrement, après une rasade de pastis, et en gobant le reste de mon glaçon, pour cause de caries, je lui balance ma gauche au Francky. Mon vieux sang de révolutionnaire ne fait qu’un tour, je me lève contre ce média despote. Et je gueule à mon tour :
- « Monsieur le publicitaire… Chez les 15-24 ans, le suicide est une cause de décès bien plus importante que les accidents de la route. Et sur environ 10 000 tentatives de suicide en 1993, il y a eu : 966 décès. Et à cette époque, y’avait pas de ternet pour tout le monde que ze sache. Hein ! Et au total, il y a 150.000 tentatives de suicide par an en France toute population confondue. Voilà ! Monsieur le publicitaire… »
Encore une fois j’ai épaté Vincent, il me ressert un coup et me dit : « Putain, Raoul, tu m’épates avec ta maladie américaine intelligente. Tous ces chiffres que tu sors là, chapeau »
Gisèle, ma femme adorée arrive. C’est rare quand elle vient me chercher au bistro, alors j’en rajoute un peu et je gueule encore un coup :
-« Ouais on va libérer nos cerveaux, nous on va dire ce qu’on pense sur le ternet, et pas ce qu’on ressent, on ne va pas exposer notre intimité pour se faire manipuler par n’importe qui ! On est costaud nous…. On a des idées…on est des éditorialistes… »
-« Costaud, costaud, quand on prend sa carte du parti communiste à 15 ans, on se le demande… Hein ! mon Raoul… »
- «Qué que tu dis-toi… J’avais besoin d’une famille, j’avais besoin qu’on m’écoute et j’avais besoin qu’on m’explique l’avenir. Voilà ! Madame je sais tout de droite. Voilà ! ce que m’a apporté le PCF. Madame ! »
-« Elle est drôlement décomposée ta famille mon chéri… »
-« Oh c’est petit ça Gisèle, c’est petit… »
Et d’un coup, je ne sais pas ce qu’il me prend, je me mets à pleurer, une déprime, je pleure comme un bébé devant tous les copains du bistro, je me serais jeté par la fenêtre si on n’avait pas été en terrasse. Ce qui est étrange c’est d’avoir déjà les symptômes alors qu’on n’a pas encore commencé à écrire notre blog avec Vincent. En ce moment, j’ai peur… La télévision est donc si puissante…

Jean Valles

samedi 26 mai 2007

Laure est au MoDem

Dépêche agence de presse Mai 2007.
L'ancien judoka Djamel Bouras portera les couleurs du Mouvement démocrate, dans la deuxième circonscription de Seine-Saint-Denis pour les législatives.


Laure est au MoDem


Slurp, ils sont froids ces glaçons, j’adore ce mojito. Il me faut vraiment une méga dose de menthe et de rhum pour m’aider à oublier que je suis partie du PS. Je l’aimais bien Ségolène. Sincère la fille…
- « Tu devrais arrêter de boire Laure… ? »
- « Hein !!! »
- « Tu devrais arrêter de BOIRE Laure… ? »
- « Ze fais ze que je veux… T’es ma copine Gisèle mais Ze feu ze que je veux…Si tu crois que c’est facile de passer du PS au MODEM… Et d’être attaché auprès d’un judoka rebelle fraîchement de droite… Heureusement, sont beaux mes nichons hein… Ouais, HEUREUSEMENT que je les ai ceux-là. Quand j’affiche la raie du cul qu’ils forment sous ma gorge, waou ce que je ramasse comme mecs. Sont cons les mecs une paire de nichons et sont hypnotisés… Même Djamel… Je ne croyais pas qu’il flasherait comme ça sur moi… C’est bon au pieu les judokas, ils t’attrapent, ils t’attrapent, ils t’attrapent, c’est interminable. Ben quoi… ? Gisèle ! Ne pars pas, ça te défrise qu’on parle vrai, c’est vrai : c’est bon au lit un judoka… Mais ne pars pas, pour une fois que j’ai une copine de l’UMP. Tu vois, je me rapproche, suis au MoDem, maintenant. »
- « Laure tu es complètement ivre, arrête de boire, et si je pars ce n’est pas à cause de tes propos, j’en ai vécu moi aussi des choses ma petite fille, mais j’ai mon Raoul à récupérer, il doit aussi être dans tous ses états, je ne sais pas ce que vous avez au PS et au PCF mais vous êtes en vrac ces temps-ci… Bise, à plus ma chérie et arrête de boire… »
- « Suis plus au PS, suis au MODEM, moi Madame… »
Slurp, sont froids ces glaçons. Mais bon ça va être un vrai combat pour le ramener vers la lumière mon judoka. Faut que j’organise la petite vie de mon étalon aux trois quéquettes. Bon réfléchissons, si elle est élue, député: en brut, ma brute, elle va toucher 6 952€ par mois, plus tous les mois aussi, 6 278 € d’indemnité représentative de frais de mandat. Ce sera aussi un peu pour moi, on va se faire des petits voyages et faut que je refasse ma garde-robe, ouais… Mes fringues sont trop PS sty(aï)le….
Quant au budget pour la rémunération des collaborateurs, en principe pour trois personnes, si je me souviens bien… Hummm !!! oui, le montant mensuel est de 8 949 € depuis février 2007. Slurp… Juste de quoi me prendre une assistante moche et plate comme une limande, à 1949 €, me reste tous les mois 7000 €. Pour lui apprendre à bien parler, lui refaire une culture politique, écrire à sa place et me faire sauter c’est pas mal… Slurp. Et je pourrais prendre le TGV gratos en 1er classe, pour aller voir ma mère à Marseille… Slurp… Ça a du bon de devenir député … Slurp… Sont froids ces glaçons.


lundi 21 mai 2007

Ma femme est toujours à l’UMP

Dépêche agence de presse Mai 2007.
Un peu moins qu'en 2002 : plus de 7.550 candidats se présenteront au 1er tour des élections législatives des 10 et 17 juin. Un chiffre pas encore définitif, communiqué par le ministère de l'Intérieur après la clôture du dépôt des candidatures à 18H00.


Ma femme est toujours à l’UMP


J’ai jamais aimé les « hôpitals » Pfff… Ça sent bizarre et ça me fout les foins. Mais bon, faut que j’aille voir ma Gisèle. En plus elle m’a pas dénoncé aux flics. Alors que je lui tirais dessus, elle a dit que le coup de feu était parti tout seul pendant le nettoyage de mon fusil de chasse. C’est sûr, elle m’aime ma Gisèle. Putain, c’est long ces couloirs et, tous ces gens en blouse blanche sont comme des fantômes… Je suis triste, un peu. Vincent mon copain de toujours m’a blessé. Il a oublié QUI j’étais. Il a mis de l’eau dans mon pastis, je ne mets jamais d’eau, juste un glaçon. J’aime le son de la glace contre le verre. Vincent s’amuse à m’ignorer, c’est sûr. En plus, il m’a lâché comme ça, sans prévenir, comme un souffle du diable sur mon oreille : « Raoul, tu fais chier depuis que ta femme est à l’UMP. » Sur chier, un postillon est parti de sa bouche, pour se poser sur mon glaçon et son haleine chaude m’a glacé le cou. Merde… M’emmerde Vincent… Pas me faire emmerder par un barman. C’est pour ça que j’ai zappé. J’ai attrapé la télécommande sur le comptoir et PAF : j’ai changé de chaîne. Je leur ai coupé Equidia, PAF, comme ça en pleine course. Z’étaient furax les gars, z’ont pas vu l’arrivée. Du coup, z’ont regardé Public Sénat parce que la télécommande, elle marchait plus après normal : j’l’ai jetée dans le demi de Vincent. Il a toujours un demi à portée de main Vincent. Ensuite, Il m’a agressé Vincent, il m’a dit : « t’es une vraie merde Raoul ! »
- « Ben, contrairement à toi, la merde, elle vote…Elle fait pas l’abstentionniste la merde, elle colle aux basques des politiques. »
- « C’est ta femme qui t’oblige…Raoul… »
- « Ben oui et alors, c’est ça mon pote d’avoir une femme engagée en politique, je m’intéresse à autre chose que votre PMU maintenant…, j’ai une conscience citoyenne, MÔNSIEUR… »
- « Qu’est ce que tu racontes ? t’as failli la tuer…»
- « HIPS… Tu sais combien elle vaut ma voix à moi, Hein ! Elle vaut 1 euros et 66 centimes… Voilà MÔNSIEUR. »
- « Arrête de boire Raoul, tu délires… Là… »
- « Pas du tout… HIPS… Pendant que nous, on joue aux courses, y a des mecs qui ont compris que les électeurs rapportent plus que les chevaux, 1 euros et 66 centimes chaque année... Pas beau ça ? Je fais gagner à peu prés chaque année : 1 euros et 66 centimes au PCF depuis 2002 sans le savoir… »
Vincent me regarde bouche bé, il me dit droit dans les yeux : « je le crois pas. »
- « Mais si Monsieur, en 2004, le pognon filé aux formations politiques c’est 73 235 264 euros au total, un sacré gâteau, Hein ! Y a eu : 33 073 341 € pour l’UMP, 19 660 452 € pour le PS, 4 580 229 € pour le FN, 4 544 246 € pour l’UDF, 3 717 106 € pour le PCF et VLAN le tout en fonction du nombre de chevaux à l’arrivée… Euh… HIPS… Du nombre d’électeurs»
- « Comment tu retiens tous ces chiffres Raoul ? tu m’épates là ? »
- « HIPS… c’est mon côté Rain Man… »
- « C’est quoi ça, le nom d’un cheval ? »
- « C’est une sorte de maladie intelligente. Tu vois, tu connais même pas la culture américaine.»
- « Je vois, elle t’a mis au pas ta Gisèle…»
- « Exactement… D’ailleurs… HIPS… Terminé, la bière le matin, je commence par un petit footing et HOP au boulot. »
- « Vas-y Raoul, je mise sur toi pour la dernière course, tiens fais nous un petit hennissement avant de partir… »
- « C’est ça et toi reste donc dans tes charentaises, coco…Va… »
Avant de partir, je lui pique une assiette de cacahouètes que je vide dans ma poche droite. C’est vrai, il me faut une réserve, j’ai souvent faim quand je bois. J’ai un morceau d’arachide coincée dans une molaire et, arghhh, ça me rend vraiment malade, l’odeur de l’hôpital. Alors elle est, où : la chambre de ma Gisèle ?… Ah voilà chambre 33… Je rentre et je vois une belle au bois dormant. Quelle est belle ma femme. Je mange goulûment une poignée de cacahouètes pour vérifier que je suis bien conscient, encore en vie. Je regarde cet ange qui dort quand j’entends : « ramasse… Ramasse la cacahouète qui est tombée chéri… C’est un hôpital ici, pas un bistro. » Zut l’ange qui dort n’est pas ma femme, je me disais bien aussi, la politique, ça peut pas la rendre aussi belle.
- « Chut, ne fais pas de bruit et ne réveille pas la petite Laure, elle a voulu tuer DSK, elle est épuisée, elle a besoin de repos. Viens par ici… Alors tu as fait quoi ce soir»
- « On a écouté Louis Boissa, quel nom le mec… Boissa,
- « Mais non chéri, c’est Louis de Broissia, le sénateur…
- « Oui si tu veux et ben, il a dit qu’on pouvait écrire sur le ternet avec les copains du bistro…»
- « L’internet chéri, mais je ne comprends pas vous regardez les hommes politique au bistro, c’est nouveau ça. »
- « Oui Madame on a une conscience politique, maintenant. Et demain, j’fais un footing avec Vincent. Ensuite on causera sur le ternet pour dire c’qu’on pense…»
Je regarde la belle au bois dormant. Putain qu’elle est bonne. Elle se réveille encore sonnée, et dit à ma Gisèle : « tu ne m’avais pas dis que ton mari était éditorialiste. » Éditorialiste faudra que je demande à Vincent ce que ça veut dire…



lundi 14 mai 2007

Quand le PS cherche le secret du feu

Dépêche agence de presse Mai 2007.
Une bataille interne s'est engagée pour conduire la rénovation du PS après la défaite à l'élection présidentielle, entre Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn en net désaccord sur l'interprétation des résultats.

Quand le PS cherche le secret du feu

Pendant la réunion du conseil national, quand DSK a sorti son BlackBerry, j’ai vraiment cru que c’était un flingue et qu’il allait tirer sur Ségolène. Je me suis levée en criant. J’ai fait peur à tout le monde. Heureusement j’étais en minijupe et j’ai simulé une bête sur ma jambe. Ségolène m’a lancé un regard... J’ai cru mourir. En plus j’avais les nichons au balcon et je sais qu’elle n’aime pas ça. Elle a failli me crever les deux rien qu’en les regardant. Puis, elle m’a souri et m’a demandé si j’avais quelque chose d’intéressant à dire. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai pris la parole : « je me sens comme Mowgli, protégé par Baloo. J’en ai parlé avec mon Gynéco, enfin Doc quoi ! Il dit comme moi, il n’avait aucune idée et depuis qu’il a adopté celles de Nicolas, il se sent revivre. Il a presque arrêté de fumer et il a vraiment envie de travailler plus, plus, plus, plus, plus. Et puis aussi, c’est un mutant Nicolas. Un vrai x-men, il se transforme de Baloo en Baghéera et me raccompagne au village pour me protéger de DSK le tigre. Gggrrrr !!! »
Ségolène me dévisage et me demande : « Et nous, ma petite Laure, dans cette jungle pleine d’HERBES, qu’est-ce que nous sommes ? Hein ! » Elle me fait peur là. Elle a remarqué que j’ai fumé, c’est certain. Oups, tous me regardent, très bizarrement. Je dois absolument dire quelque chose. : « Alors, euh… Ben nous, euh… On est le peuple singe et on cherche encore le secret du feu »
DSK ressort son flingue. Je lui saute dessus, je le mords et me voilà à l’hosto à côté de Gisèle. Gisèle me dit : « mais quelle histoire, Laure, quelle histoire ! »
- « Et vous, pourquoi vous êtes-là, Gisèle ? »
- « C’est mon mari, il m’a tiré dessus. Heureusement, sa cartouche m’a juste égratigné, mais la détonation m’a fait tomber dans les pommes. J’ai eu un violent choc à la tête. Par contre lui ce bêta, il a cru que j’étais morte »
- « Ah ! et pourquoi il vous a tiré dessus ? »
- « Oh ! pour rien depuis que j’ai adhéré à l’UMP, on n’arrête pas de se disputer. »
- « Oui, ils sont tous jaloux de Baloo »
- «Si je peux me permettre, Laure, je trouve plutôt qu’il ressemble à Astérix. »
- « Ah, c’est pour ça qu’il nous ramène au village pour nous faire boire de la potion magique et nous remettre au travail… Trop cool… » Elle me plait Gisèle, Je suis complètement avec elle. Il faut que je téléphone à Kévin pour lui dire que son herbe est drôlement forte. Je m’endors en chantonnant :
« Il en faut peu pour être heureuse
Vraiment très peu pour être heureuse
Il faut se satisfaire du nécessaire
un peu de potion et de verdure
Que nous prodigue Astérix…
Na na na ni na na na nannnn
Et Ségolène est l’arme fatale
Na na na ni na na na nannnn
zzzzzzzzz… »


Jean Valles

vendredi 11 mai 2007

J’ai été un conseiller de Nicolas Sarkozy

Dépêche agence de presse Mai 2007.
Sarkozy de retour aux affaires jeudi, polémique autour de ses luxueuses vacances, à bord d'un yacht, au large de Malte.

J’ai été un conseiller de Nicolas Sarkozy

Hum, c’est bon de pisser… Hop ! la dernière goutte. Bon, je vais me remettre au lit avec un bol de café ou non, plutôt un bol de champagne. J’ai un mal de tête ce matin. Je crois bien que je me suis tapé un Drag queen, cette nuit. Je suis allé en boîte pour oublier que je me suis fait virer de l’équipe de Nicolas. J’en ai pris plein la gueule. Terrible… j’ai ressenti le besoin d’aller m’humilier, me salir, me saouler pour me convaincre et admettre que je méritais mon sort. J’ai fait « la Vilaine » comme disent les gays. Pour Tom Cruise, il m’avait épargné. C’est vrai que le mec il est hyper impliqué dans l’église de scientologie. C’est con, on avait juste pensé à la taille. Pour la photo, c’était parfait. Tom est toujours grand dans ses films. Nicolas même taille que Tom, donc Nicolas est grand : une équation quoi ! Il a adoré, enfin pas longtemps. On avait oublié que la presse était chiante en France. Toujours à titiller sur tout. C’est ma faute, j’ai fait mes études aux States, je suis déformé. Là-bas, la presse, tu leur files un dossier et ils recopient : cool quoi… Pour la génétique à toutes les sauces avec Onfray, ce n’était pas moi, c’était Charles. Ouais, c’était Charles. Quelle couille ça ! Jamais vu le boss crier comme ça. En même temps nous, on fait de la pub et de la com pas de la philo. J’y étais au premier entretien avec Onfray, j’n’ai rien compris… Hmm, il est un peu chaud ce champagne. Pour les chiffres sur le nucléaire c’était Laetitia Hallyday Olé ! Non je déconne c’était Stéphane, il a été viré à la sortie du studio de TV, et hop… Et Pour le yacht, j’assume c’est moi. En plus j’ai insisté. D’abord c’est gratos ensuite ça fait star américaine, le mythe quoi. Je leur ai dis : « les gars, écoutez votre Francky, je vois le truc partout : l’inaccessible, un monde de rêve que vous allez partager grâce à Nicolas. » Ils ont aimé. Je me suis senti le petit-fils de Séguéla. Mouais, mais Charles il n’avait pas senti l’affaire, il préférait la marche dans le désert des Agriates, la méditation et le retour du prophète, pour négocier sereinement le service minimum et les régimes spéciaux de retraite: des dossiers lourds. Il m’a fait chier Charly, mais je l’ai cloué : « non les gars, on est dans l’ère nouvelle star et Nico c’est la nouvelle star des Français, donc des vacances de stars. » Mon idée l’a emporté et j’ai été viré. Mais bon j’ai eu un petit parachute, pour ne rien dire. Et je ne dis rien, je parle juste à un bol de champagne, j’ai le droit ça… Comme quoi il est sympa Nico. Faut pas croire tout ce que vous entendez ou ce que vous lisez. Enfin ce que vous lisez… Pfff, je pouffe, mort de rire. Vous êtes si peu à lire vraiment… Pfff.
Berk ! il est vraiment chaud ce champagne, et c’est bon de se gratter les couilles le matin… C’est impossible que je me gratte les couilles ? Mes mains tiennent mon bol de champagne ? Je crains le pire…j’suis vraiment complètement bourré. C’est quoi la chose sous la couette…
- « Salut mon grand, Miam ! comme il est beau, comme il est chou… » Là, je crie très fort, mais aucun son ne sort de ma bouche.. Merde, je me suis vraiment tapé un Drag queen. Oh, non ! Mon visage est paralysé, pourtant je crie : « arrête de me gratter les couilles. » Il n’entend rien, normal. Et il me dit : « heureux, hein… Moi aussi tu sais, et quand je vais raconter aux copines que je me suis envoyé un conseiller de Nicolas, elles vont être folles de jalousie.»
Cul sec le champagne, j’ai vraiment fait le con hier soir…

Jean Valles

jeudi 10 mai 2007

Ma femme était à l’UMP

Dépêche agence de presse Mai 2007.
Essayant d'échapper aux médias, le président élu Nicolas Sarkozy, prend quelques jours de repos sur un yacht de luxe immatriculé en France : le « Paloma. »

Ma femme était à l’UMP

Après ma bière et mon café, j’ai fait une connerie ce matin : j’ai tué ma femme. Franchement, elle n’était vraiment plus drôle. Six mois qu’elle avait pris sa carte de l’UMP. Au début c’est parce qu’elle supportait pas la Royal qu’elle disait. Ensuite c’est parce que Stevee, il est beau et qu’il aurait pu être notre fils. Quand je lui ai dit, qu’il aurait jamais su jouer aux boules pour le tournoi du camping, elle a ricané. J’ai pas compris. C’est vrai, fait trop chic ce Stevee, je le vois pas avec une paire de boules dans les mains. Mais elle a ricané. Je la comprends pas quelquefois Gisèle. Elle m’énerve, quand elle rigole de moi avec malice comme ça…
Quand elle m’a dit qu’elle avait rebaptisé le camping-car « PALOMA » comme le yacht de Bolloré et qu’elle avait invité les Sarkozy pour le 14 Juillet, là : j’ai craqué. Juste le temps de roter ma Kro et Pan ! J’étais en train de nettoyer le fusil pour le ranger pour l’été et Pan ! Je lui ai tiré dessus. Elle est tombée d’un coup ma Gisèle. Elle a eu un dernier râle et elle m’a dit : « c’était pour rire mon amour, le camping-car s’appelle toujours SAMSUFI »
Alors je lui ai dit : « ah ! bon. Mais ils viennent ou pas les Sarkozy… »
- « non ! arg… viennent pas »
- « mais alors tu rigolais ? Gisèle tu rigolais ? Chérie, réponds moi ? Tu rigolais… »
- « Ben oui doudou… »
- « j’savais pas qu’ils savaient rigoler moi dans ton club le PUM, euh, le MUP. »
- « l’UMP chéri… »
- « Oui LUMP si tu veux… Chérie regarde-moi… Ouvre les yeux… Chérie, meurs pas… Quoi, tu dis quoi ? »
Gisèle dans un dernier souffle m'a dit: « toi aussi Raoul t’as pas d’humour. Faut un peu de second degré dans la vie Chéri, » et Gisèle est morte.
Je regarde ma Kro, 5 degrés. Ben, qu’est-ce qu’elle dit, j’en ai des degrés. De toutes les façons, j’avais pas envie de courir avec leur chef. Ils se seraient tous moqué de moi au camping en me voyant faire un jogging.

Jean Valles

mercredi 9 mai 2007

J’étais à la Bastille

Dépêche agence de presse Mai 2007.
Plusieurs milliers d’opposants à Nicolas Sarkozy se sont regroupés hier soir place de la Bastille pour manifester leur déception des résultats du 2e tour des élections présidentielles. Le rassemblement a dégénéré par des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants.

J’étais à la Bastille

La salive sort de ma bouche, glisse sur la moitié de ma joue et tombe au sol. Mon sang colle mes cheveux sur ma paupière gauche, je ne vois plus que de l’œil droit. Je suis en garde-à-vue, allongé dans une cellule. J’entends l’internationale, chanté de façon laconique et alcoolique. C’est Maurice le clodo qui était avec nous à la Bastille. Il s’est éclaté le salaud, au point de lancer sa bouteille de rouge qu’il pensait être un cocktail Molotov. Avant de l’envoyer sur les CRS, Il l’a goûté pour vérifier. Mais non ! C’était bien de la Villageoise. Son litron en plastique n’a pas explosé, mais la compagnie nous a rattrapés, le gros rouge en pleine gueule les avait dopés. Il a dit qu’il n’avait jamais couru aussi vite depuis 68. je lui ai dit que je ne connaissais pas 68 mais seulement 64 la marque de tee-shirts et autres conneries. Il a ri, s’est arrêté, a vomi, moi aussi. Ils nous ont cognés avec une volée de matraques. Elles étaient légères comme des ailes de papillons jaunes. Trop cool, la dope de Kévin, faudra que je pense à lui dire que son herbe est vraiment trop bonne. Avant que ma tête ne touche le macadam, j’ai vu l’érection de la colonne de Juillet, ça m’a fait penser au cul de Juliette. On a fait l’amour chez sa mère, avant-hier. C’était trop bien, on s’est super fait jouir, sauf à la fin : le drame. On est parti dans un truc tellement Hot, qu’on a renversé la télé de sa vieille. Mais le pire, c’est qu’on a cassé son Johnny Hallyday qui était dessus. Celui qui était torse nu dans la boule à neige. Elle est devenue hystérique, Juliette. On aurait dit qu’elle voulait sauver un poisson rouge tombé sur la moquette. Je crois même que je l’ai vu frétiller le Johnny, encore mouillé par l’eau de la boule. Il avait même une paillette sur l’œil gauche. On ne se sentait pas glorieux tous les trois : Juliette, Johnny et moi. Je viens de toucher le sol : aïe ! ça fait mal, le macadam place de la Bastille.
Ma bave ne cesse de sortir de ma bouche. Je crois plutôt que c’est du sang. Je ne suis pas inquiet, à travers les barreaux, mon pote clodo appelle les secours. Il gueule bien Maurice. Mais qu’est ce qu’il dit ? - « Johnny revient en France, Johnny revient en France. Lève toi petit, Johnny revient en France. Ils l’ont dit à l’instant à la radio des flics.»
- « ben ! je sais, on l’a libéré avec Juliette, il avait plein de neige et de paillettes sur le corps. »
Il insiste : « Johnny revient en France, mais c’est pas grâce à toi couillon, c’est grâce à Nicolas. C’est un saint, ce Nicolas. Ô mon Dieu ! Ô Saint-Nicolas, protecteur des enfants gâte nous comme tu gâtes Johnny, Ô Saint-Nicolas ! »
Il délire le vieux, mais putain, on a bien rigolé. J’aurais bien brûlé une bagnole moi aussi, mais je voulais juste m’acheter un kebab frites. C’est dingue ce qu’il y a comme monde place de la Bastille. Demain, je reprends le boulot, j’espère que je pourrai faire du vélo…

Jean Valles