Dépêche agence de presse - juin 2007.
Second Life est un nouveau terrain pour l’embauche. Le responsable marketing d’Expectra a déclaré qu’en quinze jours, ils ont reçu plus de 500 visiteurs et récupéré plus de 40 CV.
J’ai niqué (mon entretien) sur Second Life
Bizarre ma vie en ce moment. Après la manifestation du 6 mai, place de la Bastille, j’ai passé huit jours à Fleury-Mérogis avant qu’ils ne se rendent compte que je voulais juste acheter un kebab frites. Ouf, j’ai eu chaud aux miches. Enfin grâce à cette aventure, je me suis fait un nouveau pote : Maurice. Il a 59 ans c’est un vieux, mais il est sympa, un peu cassé le mec dans sa tête. Il zone dans la rue, alors de temps en temps, je l’héberge. Il n’est pas facile à vivre. Il ne tient pas en place. Il m’a raconté mai 68, j’ai tout compris pour la révolution sexuelle, par contre, je n’ai rien pipé pour le reste. Enfin je pense qu’il a toujours un pavé coincé dans le cerveau depuis cette révolution avortée. J’essaie de le mettre au goût du jour. Je lui parle de mon entretien sur internet, il ne comprend rien. Je lui montre mon avatar, je lui dis regarde, c’est moi. Il me prend pour un fou et part en me piquant un saucisson dans la cuisine. Je commence alors à tchater avec Lesley, une Américaine qui me tombe dessus. Je lui dis, hello. Je suis content d’avoir une nouvelle amie, mais je débute sur Second Life et je suis pressé, car j’ai un rendez-vous d’embauche. Le tout en anglais of course. D’un coup, elle se met topless, me montre ses seins et elle me propose une téléportation dans un endroit coquin. Mon sang de bourricot ne fait qu’un tour et paf, je clique illico. Je me retrouve alors, dans une partouze au Dark Heat, magnifique terrain de débauches. Du cul partout, je croise des mecs en érection partout, des nanas à poil partout. Lesley se met complètement nue et me montre son sexe, un presque vrai sexe de femme. J’apprécie, je tente un zoom pour vérifier, elle me dit : « DO IT ». À ce moment, je crois qu’il me faut courir comme si j’avais une paire de Nike aux pieds. Mais elle se met à quatre pattes. Virtuel ce monde et cette meuf, mais ma paire de couilles réagit. Je pense que c’est le joint que je fume qui me fait délirer… Mais non, c’est excitant, alors je clique sur la petite boule bleue et me voilà en levrette derrière mon Américaine. Elle commence à me tchater des : « huuummm good yyeeeessssss argggghhhhh », mais d’un coup, elle se lève et me dit : « where is your cock, put it ». Je traduis, je sais vous êtes bien français et mauvais en anglais, donc traduction : « où est ta bite, mets-la. » Et là je lui réponds un truc délire : « je ne sais pas, je n’ai pas de bite. » C’est dur à dire, ça fait drôle, je n’ai pas de bite. Eh ben d’un coup, elle disparaît, pchittt… Je ne comprends rien. Timidement je m’approche d’un mec en érection, même dans Second Life, c’est impressionnant… Si, si… Et je lui demande comment il fait pour se servir de son sexe. Il m’explique que pour commencer, il faut que j’aille en acheter un. OK, Lesley m’a laissé tomber parce que je n’avais pas de sexe… Alors je pars en quête d’une quéquette, je ne trouve pas… Oups, du coup je suis à la bourre pour mon entretien, paf, je clique, je me téléporte, j’arrive nu comme un ver dans le bureau d’embauche, et re-paf je suis viré. Là : déprime, je tire une taffe… En vrac, je pense à Lesley… Au saucisson que m’a piqué Maurice. Voilà, c’est tout moi, je pouvais danser à la Concorde au lieu de me faire matraquer à la Bastille ben non, je peux passer mon entretien cool chez Expectra au lieu de chercher une paire de couilles pour niquer Lesley, ben non…Ouais y a pas de doute, elle est bizarre ma vie ces temps-ci. D’autant que mon but maintenant : m’acheter une paire de couilles sur Second Life, suurrrrrfffffff, je retire une taffe. Je ne peux pas vivre sans, même dans un monde parallèle. Tiens, je me demande s’il en avait une, le mec de chez Expectra. C’est sûr, habillé ou pas t’as envie d’en avoir. Marrante, cette vie où il faut s’acheter un pénis.