vendredi 8 novembre 2013

Aux 343 connards...



Je suis Maria et je ne supporte plus la vanille, la fraise et autres parfums additionnels des préservatifs que je pose sur mes clients. Le mélange avec leur transpiration et leurs traces fécales ne me lâche plus la grappe même lorsque je croque une fraise. Je ne suis pas une pute de luxe, alors le bonhomme qui vient me voir, il ne sent pas toujours la rose. Toi qui n’as pas sucé ton mari depuis des lustres, je te rappelle que lorsque ta bouche est pleine de son pénis, tes narines n’ont jamais été aussi proches de son anus et de sa paire de couilles. Quand vos maris viennent me voir après leur boulot, ce n’est pas la petite baise dominicale, avec le gentil toutou douché de la veille que tu t’empresses de chevaucher pour profiter de sa gaule matinale et oublier qu’il n’a plus de désir pour toi. C’est un chien fou qui a chié deux fois dans la journée et qui a pissé pressé en laissant ses dernières gouttes imbiber son slip. C’est cela que je découvre quand je lui vends mes charmes et qu’il ouvre son froc et que je n’aime pas ça. Hein! Les connards.
Une fois, oui j’ai baisé propre dans le luxe, à Etretat. Le type voulait se faire un trip Pretty Women. Il m’a ramassée à Auteuil avec sa BM. Alors certes sa paire de couilles ne sentait pas la sueur, la pisse et la merde. Pas parce qu’il était riche, simplement parce qu’il a pris le temps de me prendre en week-end. On avait une chambre avec une salle de bain plus grande que mon studio et deux restaurants. Mais ses attentions puaient l’humiliation. J’ai tiré son caddy devant ses potes. Il m’a laissée conduire la voiturette, il en a profité pour m’écarter les cuisses et me mettre une balle de golf dans la chatte. Il était content. Il a fait rire ses copains. Ensuite, il m’a effacée en me lâchant porte de Saint-Cloud, le dimanche soir. Il me jette généreusement 100 euros pour un week-end entier à me faire baiser. Et il ose rajouter : « ça ira comme ça, ça t’a fait des vacances et de bonnes bouffes ». J’ai travaillé deux jours non-stop, dimanche compris pour 100 euros, salopard. Oui j’ai mangé des langoustes, des huîtres et du caviar. Oui j’ai bu du champagne. Oui j’ai sucé ta bite de joueur de golf et celles de tes collègues. Oui, ils m’ont défoncée violemment. Alors oui, j’ai envie de vous donner sa plaque d’immatriculation, ici et maintenant, dans ces lignes. Des chiffres et des lettres qui sont entrés dans ma tête alors que son foutre glissait encore entre mes cuisses après une dernière baise sans protection, il lui fallait du danger pour l’exciter un peu plus. Le con. Sa voiture s’enfuyait rue Michel-Ange et j’avais envie qu’ils me payent ce qu’il me doit pour m’avoir fourrée par tous mes orifices, avant, pendant et après ses dix-huit trous. Je veux les 1500 euros que tu vas me piquer, ils me reviennent à moi et pas à toi. Oui toi l’État : Père imprévisible qui me traite comme une inconnue. Tu es maintenant capable de punir ce que tu es incapable d’interdire. Alors Papa, si tu veux absolument condamner mon client, je voudrais qu’il soit pute, juste un jour. Un jour à faire la pute et à se taper dix clients. Soit clément Père, juste dix pour un début, c’est déjà beaucoup. Quand il rentrera chez lui la bouche pâteuse, une petite fissure au coin de la lèvre et le trou du cul douloureux, après cette journée difficile où le consentement est porté par l’obligation d’accomplir sa peine, il comprendra que s’il doit de surcroît, faire cela dans une clandestinité totale, il n’aura qu’une envie, te dire lui aussi : « touche pas à mes clients. Merde ! » Et s’il te plait, Papa, ne me transforme pas en appât pour taxer un mec qui aura eu une demi-molle en passant sur mon trottoir, juste pour se souvenir de moi dans son lit. Laisse-moi l’illusion d’un peu de poésie dans ma vie.
Alors Père, un peu de respect pour tes ouvrières qui vidangent les mâles de leurs pulsions ou bien ton putain de pays deviendra un véritable bordel. Donne-nous confort et sécurité. Ose nous débarrasser de nos macs et des réseaux que tu connais trop bien. On aura plus facilement la liberté de choisir une autre voie. Et une dernière chose : « si tu n’es pas foutu de faire juste ce que je viens de te demander, car cela est si simple que le fait de ne pas agir fait de toi, mon Père, un véritable suspect, je te dirais simplement : occupe-toi de tes fesses. »
Pour le manifeste des 343 salauds, j’affirme qu’ils ne peuvent en devenir des signataires lucides, uniquement après avoir vécu eux aussi, une journée de pute.