mercredi 16 décembre 2009

Putain, sont intelligents les riches

Dans le bistro ce matin, il y a du Johnny Hallyday à la radio : " que je t'aime, que je t'aime"
Raoul termine son croissant et siffle sa bière d'un coup, d'un seul...

— Putain, sont intelligents les riches... !!!
— Lesquels ?
— Tous, mais surtout le Camus, tu sais le manager de Johnny Hallyday...
— ah oui, Jean-Claude Camus... Je vois...
— Le mec dans sa team, il a un chanteur qui a une hernie discale et ce chanteur, il a aussi une énorme tournée à terminer, genre 94 concerts et il a 66 ans et...
— Et c'est quoi ça, une hernie discale
— C'est un bout d'organe qui va là où il ne doit pas être. Et pour remettre ce bout à sa place, il faut t'opérer. Et après l'opération, il te faut entre 7 et 30 jours pour te remettre d'à plomb. Mais plutôt 30 si t'as 50 ans passés.
— Ouais, ça veut dire que tu peux pas fêter à donf la sortie du film d'un pote et prendre l'avion pour aller faire la teuf aux Amériques pour les fêtes...
— Ouais, c'est ça... Alors maintenant tu vois le truc, si tu peux pas honorer ton contrat parce que t'as une vie de dingue alors que tu dois vivre comme un sportif de haut niveau pour faire tous tes concerts, t'as fait une grosse boulette...
— Ouais, t'es dans la merde...
— Ben plus que ça... T'as les assurances aux culs, c'est bien pire... Les mecs, ils veulent pas rembourser pour des boulettes de stars...
— Ah d'accord...!!!
— Alors le Camus... Pas bête,  il met tout sur le dos du Dr Delajoux. Mais, Delajoux c'est pas une bite, il va se défendre et il va...
— Remarque, il a de la chance, il aurait pu s'appeler Delabite....
— Et tu l'as dit bouffi, il va devoir prouver qu'il ne travaille pas comme une bite... Mais ça, c'est aux experts de le dire... Johnny a déconné ou Delajoux est une bite.
— Ah d'accord... Et tu crois pas que la cure de sommeil de Johnny Hallyday.... Qu'on dit là, le coma pour le soigner... c'est du pipeau...???
— Ben, c'est un peu le pays des voyous d'Europe, les 'tas-unis. Tu peux t'acheter une semaine de coma. Alors oui c'est peut-être du pipeau...
— OK, mais regarde tous les people qui sont allés le voir. C'est pas pour rien, ils se payent un billet d'avion jusque là-bas tout de même.... Sont pas bêtes ?
— Non, sont pas bêtes, ils se font de la pub, et pour eux acheter un billet d'avion pour la Californie c'est comme pour toi acheter un ticket de RER pour Eurodisney...
— Mais quand même, il est vraiment malade le Johnny... ?
— Peut-être, mais tu sais quand on est capable d'aller en Suisse pour fuir le fisc, on est capable d'aller dans une clinique aux 'tas-unis pour entuber les assurances.... non ?
— Ouais putain, c'est intelligent le coup de la clinique américaine et du coma, ça noie le poisson...
— Ouais putain, sont intelligents les riches.
— René, remets-nous deux bières
— Et des cacahouètes.


mardi 15 décembre 2009

Le capitalisme à bout de souffle

Au bistro ce soir, presque tous les clients sont sur le trottoir. Ils fument.

— Tu NE COMPRENDS PAS, le capitalisme est à bout de souffle... Voilà, c'est tout...
— Et alors, il va mourir ?
— Pas encore... D'abord, il devient écolo...
— Tu délires...
— NON... Regarde, tu me parles de voitures électriques, que t'as vu le patron de Renault à la TV, que tu lui as trouvé un drôle d'accent pour le patron de Renault et que t'as trouvé sa nouvelle voiture électrique géniale... Que tu te vois même la recharger devant ton pavillon !
— Ouais je trouve ça génial de recharger ma voiture, comme mon téléphone... Et c'est important de ne pas réchauffer la planète
— De ne pas réchauffer la planète, mouais, ben avant ça, t'aurais jamais pensé à changer de voiture...?
— Heu! non...
— Ben vouais, tu vois, ils te malaxent le cerveau... T'es complètement manipulé
— Qui ça, qui me manipule ?
— Les capitalistes et leurs serviteurs... T'étais bien dans ta voiture de pauvre avec un nom de jouet... ta Kangoo ? Tu m'as dit que ce serait certainement ta dernière bagnole...
— C'est vrai...
— Ben voilà, ils ont réussi à récupérer le consommateur enfoui en toi... Ouais mon vieux, ils te font sentir coupable, un gros con de pollueur, pour que tu redeviennes un gros con de consommateur...
— Putain les enfoirés... Tu nous remets deux bières, s'il te plait René...
— Avec une poire pour moi, s'il te plait... Merci René.

lundi 14 décembre 2009

Que Dieu me préserve de tomber amoureux d'une bonne femme à chihuahua

Au bistro ce matin, il fait froid.

— Qu'est qui y a, t'as pas l'air dans ton assiette
— Au contraire, tout va bien
— Tant mieux, t'as vu, il gèle...
— Vraiment, je viens de croiser un mec en train de faire chier un chihuahua sur le trottoir et je trouve que je suis chanceux
— oui et alors ?
— Alors..., j'ai de la chance et je demande à Dieu de me préserver de tomber amoureux d'une bonne femme à chihuahua. J'ai pas envie d'aller le  faire chier tous les matins pour contempler sa petite crotte fumante avant de devoir la ramasser.
— Putain, t'as raison... aucune paire de nichons ne vaut un tel effort. Tiens René, remets-nous deux bières...
— Et un café s’il te plait René, j'ai pas déjeuné ce matin... ouais, faut s'écarter des femmes qui ont des chiens.
— Ouais, même si elles ont un beau petit cul....
— Ouais...
— Et t'imagines ce que tu ramasses, si elle a un dogue allemand
— Oh Putain... ouais...


dimanche 22 novembre 2009

Beaujolaid

Quand tu n'as pas de dragée Fuca, quand tu n'as pas de Microlax, tu prends du Beaujolais nouveau...



lundi 6 avril 2009

Mon Zemmour

Je n’arrive plus à l’appeler autrement que “mon zemmour”. Je me suis enfilé “le premier sexe” d’un coup hier soir. Je n’ai pas débandé, c’est le cas de le dire. Au bout de quelques pages à peine, ma main droite est descendue entre mes jambes pour vérifier si tout était là, m’assurer que je n’étais pas devenu un transsexuel, ex-travesti et ex-compagnon d’Éric Cantonna. Une demie molle naissante me rassure. Je garde ma main droite à poste et ne la remonte que pour tourner les pages. Je reste sur mes gardes et protège mes attributs de ces effrayantes révélations. Devant ce défilé de mots, mon pénis courageux se met au garde à vous. Je suis nu comme un vers ma compagne à mes côtés s’endort. Le livre d’Éric Zemmour dans la main gauche m'hypnotise. Enfin un messie pour nous les hommes, pour nous redonner un sexe flamboyant. Mais si, je vous le dis, il est la contraction entre zénith et amour. Zénith, parce qu’il révèle notre point culminant notre phallus autorisé à Être. Amour pour son goût prononcé des amours, période de rut qui chez nous les hommes est en toute saison. Éric Zemmour est donc là sur terre et j’aime cet homme venu nous libérer du mal, venu nous réveiller, venu nous dire : où sont les hommes?... Où sont les mâles ?... Debout les gars... Ouais, debout, fini la bitte, une bitte ou ma bitte. Terminé cette appellation féminine de mon sexe désormais je l'appellerai mon zemmour... Donc mon zemmour dans une main, je continue de l’autre, la lecture de mon petit livre rouge. Quand la voix d’un soldat de la 2e armée de réserve me susurre : “ il est si excitant que ça cet Eric pour te mettre en ériction”... Et elle part dans un éclat de rire que je vis comme une fusillade. Je la vois enfin comme ce qu’elle est, ce démon totalitaire, cette féministe. Sa blague ne me fait pas rire. Je suis déjà un croisé, sauveur des peuples européens. Je la regarde en biais, lui lance un “lopesa” qui fonctionne comme un sésame. Elle me dit : “ tu m’excites...” Je me tourne vers elle. Elle me touche mon zemmour, se rapproche et me glisse au creux de l’oreille : “ fais-moi l’amour, mon chéri.” Et là je débande... C’est baiser que je voulais... Elle sourit, soupèse mon zemmour, le fais sauter dans sa main et me dit : ”c’est mou”... J’entends zemmou... elle part à nouveau dans un éclat de rire, c’est une exécution. Elle se colle contre moi, câline comme si j’avais fait une bêtise. Elle me caresse les cheveux. La conne, c’est mon zemmour qu’il faut caresser. Voyant là, la faiblesse de cette bidasse, je reprend vigueur. Je la mets sur le dos et lui prends les genoux pour la mettre à quatre pattes... Ouais, à quatre pattes toutes les femmes sont belles... Elle râle et me dit : “non chéri comme dans la guerre du feu, comme Ika et Nao, face à face”...
C’est ça comme des femmes... Niet, la guerre c’est moi qui la mène... une tape énorme sur le flan de la fesse, une deuxième encore plus forte, la surprise l’immobilise, je la retourne et paf en levrette la féministe.... Pour finir, je répands mon sperme en forme de Z sur son cul. Je suis devenu un Zemmouriste, un combattant de la liberté de bander en toute impunité, avec cette arme absolue ressuscitée: le Zemmour.

Le premier sexe, Eric Zemmour, 2006


Jean Valles